Les lectures de Nag

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Tag - Littérature américaine

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Sexe et dépendances, Stephen McCauley

L'histoire: Williams Collins, 50 ans, est agent immobilier à Boston. Il vit dans une belle maison et est obsessionnel du ménage. Depuis quelque temps, son obsession est de rencontrer des hommes sur Internet pour des rencontres purement sexuelles. Sa vie sexuelle assez déplorable a pris le pas sur tout le reste. William décide, sans s'y tenir vraiment, de se désintoxiquer et fait voeu de chasteté. Il va chercher le bonheur en essayant de percer le secret d'un couple qui le contacte pour l'achat d'un appartement.

J'ai vraiment beaucoup aimé ce roman malgré les critiques assez mitigées sur Internet. J'ai aimé William, un personnage attachant, plein de failles, très réaliste sur ce qu'il est et sur ses dépendances (sexe et ménage) mais qui ne parvient pas à avoir envie de changer. Le style est excellent, incisif, drôle, franc, très vrai en fait. L'histoire est finalement secondaire et on se demande toujours où l'auteur va nous mener, que ce soit dans la relation avec Samuel et Charlotte ou avec Kumiko, la locataire cinglée de William. Andrew est un personnage que j'aime beaucoup et dont on découvre finalement les fêlures peu à peu. C'est un beau portrait d'un quinqua citadin, gay et désespérément à la recherche du bonheur.

Je ne résiste pas à mettre ici un petit extrait pour vous donner une idée du style de l'auteur:

"Mon obsession du ménage me plaçait sans cesse en situation d'échec. J'avais horreur de découvrir du fouillis ou de la saleté, mais j'éprouvais tellement de plaisir à tout remettre en ordre que j'avais l'impression d'être privé d'une importante source de satisfaction lorsqu'il n'y en avait pas. Ce soir là, en voyant que j'avais laissé la planche à repasser en plein milieu de la cuisine, je ne sus donc si je devais me réjouir ou m'inquiéter de cet oubli si inhabituel. Où avais je la tête, en effet, pour avoir commis cette étourderie? Ma décision de changer de comportement sexuel tombait manifestement à pic."

Au final, c'est un auteur que je relirais bien volontiers!

La patrouille de l'aube, Don Winslow

L'histoire : Boone Daniels est d'abord surfeur et à ses heures perdues, détective privé, pour payer ses factures. Ancien flic, sa vie s'est écroulée après la disparition de Rain, une petite fille tombée aux mains d'un pédophile, que Boone n'a jamais retrouvé. Bon gré, mal gré, il accepte une enquête pour un cabinet d'avocat représenté par la Britannique Petra, qui lui permettra de réparer son passé.

Je n'ai pas du tout aimé l'ambiance "surfeur" de ce roman. Il commence avec plusieurs pages de vocabulaire à moitié Hawaïen/Samoan et la mise en place des personnes m'a exaspérée. Ils me sont apparus comme une bande d'ados attardés et la traduction n'a pas aidé. j'ai rigolé durant les 10 premières pages du vocabulaire employé par le traducteur (ou l'auteur?) qui ne me semblait pas utilisé en Français usuel... Boone et ses amis attendent la grande "houle" (comprenez "vague") pour s'adonner à leur passion du surf. J'ai failli abandonner mais j'ai attendu la mise en place de l'enquête qui tient bien la route. L'auteur nous déroute au cours de cette enquête dont la fin est surprenante. Mais les chapitres courts morcellent le suspens et les descriptions quasi journalistiques de l'histoire et de la technique du surf ou de San Diego m'ont pas ennuyée. Au final, le bilan est mitigé, je n'ai pas passé un mauvais moment non plus, mais j'ai quand même dû m'accrocher un peu!

Sans foi ni loi, Karin Slaughter

L'histoire: Sara, médecin légiste à ses heures perdues, et Jeffrey, officier de police, découvrent au cours d'une dispute un corps enterré dans une boîte en bois. La découverte est épouvantable, la jeune fille s'étant blessé les mains en grattant le couvercle de la boîte dans laquelle elle a été enfermée. L'enquête amène rapidement Jeffrey et son équipe à s'interroger sur la famille de la jeune fille, qui exploite une ferme à proximité. La famille, très croyante, accueille des étrangers qui souhaitent se réinsérer et se trouve être un repère d'illuminés...

J'ai beaucoup apprécié ce roman dont le rythme est soutenu et nous tient en haleine! Je ne connaissais pas le couple que forment les deux protagonistes, Jeffrey et Sara, mais j'ai apprécié leur coopération. Je me suis aussi attachée largement à Lena, la collègue de Jeffrey qui ne fait qu'enchaîner les mauvais choix. Tous trois se retrouvent mêlés à une enquête qui les touchent à différents égards, et en particulier leur rappelle des douleurs très personnelles. J'ai particulièrement apprécié l'aspect travaillé et humain des personnages qui ne sont ni tous blancs, ni vraiment noirs et qui sont suffisamment bien campés pour qu'on ait envie de les suivre à nouveau. L'intrigue est bien menée et riche bien que désespérante! Il y est question de liberté, de changement de vie mais aussi, de façon plus classique, de cupidité. J'ai passé un très bon moment en compagnie de cette auteur que je n'hésiterais pas à relire, les yeux fermés.

Un pied au paradis, Ron Rash

L'histoire: Dans l'Amérique profonde des années 1950, le shérif Alexander enquête sur la disparition d'Holland Winchester, dont la mère est sûre qu'il a été tué par leurs voisins. La situation est difficile dans le comté, les agriculteurs sont dépendants de la météo et une compagnie d'électricité menace de racheter les terres pour créer un lac artificiel. 5 protagonistes vont raconter, chacun, une partie de l'histoire: le shérif Alexander, le voisin, sa femme, leur fils et l'adjoint du shérif.

Ce roman ne me disait pas plus que ça avant de l'entamer. Une histoire dans l'Amérique rurale des années 50... bof! Et puis en fait, l'écriture est étonnante. On est vite transporté dans l'ambiance de cette bourgade, dans les années 50, et on suit avec plaisir le début de l'enquête du shérif Alexander. C'est une écriture vraie, un style réaliste et qui prend aux tripes... La construction de ce roman est sans aucun doute le second intérêt de ce roman. 5 voix qui racontent, sinon la même histoire, chacune les événements dont elles ont été témoins. Cela donne une vision complète des personnages mais également de leur psychologie, fine, touchante. J'ai finalement été absorbée par ce roman, par cette tranche de vie tragique (la fin m'a terrifiée) que l'auteur réussit à nous faire vivre aussi.

L'épouvantail, Michael Connelly

L'histoire: Jack McEvoy, viré du LA Times où il est journaliste spécialisé dans les affaires judiciaires, décide d'enquêter sur le meurtre d'une jeune femme par un jeune homme noir. Il souhaite marquer les esprits en publiant un dernier article qui resterait dans les annales. Il se retrouve en compétition avec Angela, la jeune journaliste censée le remplacer. Mais c'est finalement le tueur qui va prendre en chasse le journaliste, et non l'inverse.

Quand j'ouvre un Connelly, je ne suis jamais inquiète. Je sais que je vais trouver un roman policier efficace, bien construit, avec des personnages sympathiques! Je connais d'ailleurs déjà Jack McEvoy, personnage qui apparaît déjà dans un des meilleurs romans de cet auteur, Le Poète. Jack se retrouve pris en chasse à son  insu alors qu'il est sur la piste d'un tueur en série. La relation qu'il entretient avec Rachel Walling, une ex qui travaille au FBI et qu'il appelle à la rescousse, pimente l'ensemble! L'intrigue est bien construire malgré le fait qu'on sache dès le début qui est le tueur et commence il procède. L'intérêt est de découvrir le cheminement de Jack et la traque. A lire, si j'ose dire, les yeux fermés!

Une affaire très personnelle, Deborah Crombie

L'histoire: Victoria McClellan, professeur de l'être à l'université de AllSaints, rédige une biographie sur une poétesse récemment disparue, Lydia Brooke. Au cours de ses recherches, des doutes apparaissent sur le suicide de Lydia et elle reprend contact avec son ex-mari, Duncan Kincaid, policier, pour l'aider dans ses recherches. Celui ci ne prend pas vraiment au sérieux les soupçons de Vic jusqu'à ce que des événements confirment les doutes de celle-ci et entraînent Duncan et son adjointe et petite-amie Gemma dans une enquête très personnelle...

J'ai bien aimé ce roman! C'est un bon livre policier et il se déroule dans un milieu un peu original, le milieu universitaire et littéraire.  Les personnages sont hauts en couleur et on tente, que ce soit aux côtés de Vic ou de Duncan, de connaître la vérité sur Lydia et sur sa disparition. Le roman est ponctué des lettres de Lydia à sa mère et de citations du poète Rupert Brooke. Si le roman commence doucement, le rythme et le suspens augmentent franchement au bout d'une centaine de pages. Je me suis attachée à Duncan et Gemma, un couple d'enquêteurs humains et sympathiques mais j'ai été franchement agacée par la traduction qui fait que ces 2 personnages, amants, se vouvoient! C'est absurde! Mais cet agacement passé, on passe un très bon moment avec ce roman!

Frankie Addams, Carson McCullers

L'histoire: Frankie Addams est une adolescente qui traîne son mal être en Géorgie, entre Bérénice, la cuisinière noire et son petit cousin John Henri. Orpheline de mère, son père tient une bijouterie dans la ville et se montre particulièrement absent. Frankie Addams se pose des questions sur le sens de la vie, se met en danger continuellement mais ne peut s'empêcher de rêver d'ailleurs. Sa vie semble changer pour elle quand elle apprend que son frère aîné se marie et elle se projette alors dans la vie des deux jeunes mariés.

Ce roman m'a fait pensé à Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur, à cause du contexte de l'Amérique des années 30-40 et de la solitude de cette petite fille. Toutefois, ce roman est beaucoup plus sombre que le premier. On se traîne aux basques de Frankie, jeune fille très enfantine et un peu mythomane, qui à défaut d'accepter sa vie, se projette dans celle des autres. L'annonce du mariage de son frère l'amène à rêver de voyages, de départs...Elle finit toutefois par grandir, avec l'aide de Bérénice, sa mère de substitution et changed'ailleurs de prénom au fur et à mesure du roman : Frankie, F. Jasmine puis Frances. On tremble pour la jeune Frankie que son mal être met en danger. Je n'ai pas su, tout au long du roman, si j'aimais Frankie ou si elle m'agaçait franchement. Mais j'ai eu peur, j'ai même pensé que cela finirait mal! et j'ai été franchement triste de la solitude de cette enfant, de l'absence de parents que l'on ressent au fil des pages. Un roman que je suis contente d'avoir découvert!!!

Merci aux éditions du Livre de Poche pour m'avoir offert ce roman.



Et Nietzsche a pleuré, Irvin Yalom

L'histoire: Le Dr Breuer, médecin viennois, est un jour abordé par Lou Salomé, une jeune femme russe qui lui fait une grosse impression. Celle ci lui parle d'un de ses amis avec lequel elle s'est brouillée, un philosophe génial mais méconnu, Friedrich Nietzsche. Elle s'inquiète pour lui, estime qu'il vit dans un profond désespoir et menace de se suicider. Elle demande alors à Breuer de tenter de soigner le philosophe, malgré lui. Breuer, fasciné par Lou, finit par accepter et va devoir faire preuve d'inventivité pour développer une thérapie "par la parole", aidé d'un étudiant, Sigmund Freud.

J'ai été attirée par ce roman à cause de son sujet audacieux et original. Un roman sur l'invention de la psychanalyse, l'invention d'une rencontre entre le philosophe Nietzsche et le Dr Breuer. J'ai aimé l'ambiance du Vienne du début du 20ème siècle, les consultations du Dr Breuer et sa rencontre avec Lou Salomé, une femme dont j'ai eu l'occasion de lire la biographie. Le défi du Dr Breuer est de taille, décider Nietzsche à se laisser aller, à laisser un autre pénétrer dans son esprit pour tenter de le soigner... Mais Nietzsche est une tête de mule et il faudra que le Dr Breuer fasse preuve d'imagination pour dompter le philosophe et devenir un de ses rares amis. A tout moment, on craint que Nietzsche se mette en colère et s'en aille. Le Dr Breuer, quant à lui, devient l'arroseur arrosé et, croyant analyser le philosophe, finit par faire lui même l'analyse de sa vie et de ses désirs profonds. Ce roman est relativement léger malgré les conversations métaphysiques des personnages et, malgré quelques passages que j'ai trouvés un peu longs au milieu du roman, on suit avec amusement la rencontre entre ces deux personnages, en se demandant parfois si celle-ci relève de la fiction ou de la réalité. La postface nous explique tout: les personnages sont réels, le contexte l'est aussi, la rencontre entre Nietzsche et Breuer fictive mais vraisemblable... Un roman original, dont le sujet peut sembler complexe au premier abord, mais qui se lit tranquillement, avec amusement!

Merci aux éditions du Livre de Poche de m'avoir offert ce roman.

Disparue, Lisa Gardner

L'histoire: Rainie, ancien policier et mariée à un ex-profileur du FBI est enlevée, une nuit, dans des circonstances troublantes. Son mari, Quincy, peine à faire confiance à la police et à garder son sang froid malgré sa brillante carrière de profiler. De plus, leur couple bat de l'aile. Quincy a quitté sa femme une semaine auparavant, après avoir découvert qu'elle s'était remise à boire, traumatisée par leur dernière enquête. L'enlèvement de Rainie rappelle à Quincy le meurtre de sa 1ère femme et de l'une de leur fille, assassinées par un tueur en série sur lequel il enquêtait. Quincy va devoir pourtant faire confiance à la police locale et tout mettre en oeuvre pour retrouver Rainie, qui, quant à elle, se retrouve dans une situation plus que traumatisante...

Dès le début, j'ai senti que ce serait un thriller bien monté, pas très original mais suffisant pour me tenir en haleine. Les personnages sont des clichés de polar américain (ou de série télé d'ailleurs) : Rainie, alcoolique, a un passé d'enfant battue et violée qui s'est reconstruit grâce à son métier et à son mari. Quincy quant à lui a perdu presque toute sa famille lors du affaire qui a mal tournée... pour finalement rencontrer sa 2nde épouse. C'est classique, caricatural mais efficace! J'ai aimé les deux personnages que l'on suit de façon séparée. Le lecteur vit donc le kidnapping de Rainie et l'enquête à laquelle participe Quincy. J'ai trouvé ces personnages attachants et humains. Le suspens est là, l'action au rendez vous... j'ai passé un bon moment avec ce roman qui est ce qu'il paraît : un bon thriller efficace et bien tourné.

Merci aux éditions Le Livre de Poche de m'avoir offert ce roman.


La ville insoumise, Jon Fasman

L'histoire: Jim, 34 ans, n'a pas fait grand chose de sa vie. Après s'être séparée de sa copine, il est revenu vivre et travailler chez ses parents, qui tiennent une épicerie à Rockville. Il a d'ailleurs perdu quelques milliers de dollars au poker et se retrouve avec des bookmakers à ses trousses. Son meilleur ami, avocat, lui explique alors la mission de la Fondation de la Mémoire, une association qui recueille, en Russie, les témoignages de survivants du Goulag. Ce serait une aubaine pour Jim, petit fils d'émigrés biélorusses, pour se mettre au vert et rembourser sa dette. Mais, il se retrouve pris au piège dans un complot dont il n'avait strictement aucune idée...

Je m'attendais à un thriller. C'est un, certes, mais il manque franchement de rythme. Je me suis accrochée mais j'ai trouvé que la 1ère partie était bien longue! Ce n'est que lorsque Jim apprend qui sont vraiment Mina et Trudy que le roman prend un rythme plus soutenu. Mais pas encore assez marqué. J'ai passé un bon moment à lire ce roman, l'auteur y évoque à merveille Moscou et la dureté de la Russie, le retour de Jim vers ses racines. On sent que l'auteur prend du plaisir à nous faire partager tout cela. Mais l'intrigue manque de souffle et j'avoue, j'ai eu du mal à suivre par moment les personnages, mélangeant les noms... J'ai cependant apprécié le style de l'auteur et je retenterais l'expérience si j'en avais l'occasion.

Autres avis: Mika a aimé ce roman ; Un coin de blog a été déçu ; Lucie et moi partageons le même avis!


Merci à Suzanne de Chez les filles et aux éditions du Seuil qui m'ont envoyé ce roman.


La Trilogie New-Yorkaise : Revenants, Paul Auster

L'histoire: Bleu est un détective privé censé espionner Noir, installé dans une chambre. Noir ne semble rien faire de particulier qui puisse justifier cette surveillance dont il fait l'objet. Bleu l'espionne, le suit, finit par le connaître dans le moindre détails, le moindre de ses faits et gestes. Au point que Bleu va finir par s'interroger sur lui même et sur sa vie. Jusqu'à ce qu'il comprenne qui l'a engagé et pourquoi... ce qui le conduira à sa perte!

Ce roman est encore plus déroutant que Cité de verre. Les personnes ont tout d'abord des noms de couleurs : Noir, Bleu, Brun, etc. C'est assez curieux au début et vraiment pas évident pour la compréhension du texte. Je me suis accrochée pourtant. On se demande où ce récit va pouvoir nous emmener mais on se prend au jeu. Qui  a engagé Bleu? Pour quoi? On s'aperçoit peu à peu que Noir a une  position bien ambigüe. La solitude est l'élément clé de ce roman, encore plus que dans le précédent. Chaque personnage est seul. Noir finit par s'inventer une vie pour ne plus être seul. C'est déroutant, c'est terriblement triste et troublant finalement... et ça nous rappelle notre société dans laquelle certaines personnes sortent aux heures de pointe pour voir du monde, s'inventent des problèmes pour pouvoir en parler...


La Trilogie New-Yorkaise : Cité de verre, Paul Auster

Ce roman est le 1er tome de la célèbre "Trilogie new-yorkaise".

L'histoire: Quinn est un écrivain new-yorkais qui s'est isolé des autres après avoir perdu sa femme et son fils. Il écrit des romans policiers faciles. Une nuit, il est réveillé par le téléphone et son interlocuteur demande M. Paul Auster. Il lui répond qu'il s'est trompé. Le téléphone sonne plusieurs nuits d'affilée et Quinn ne répond pas. Une nuit, il décide de répondre et annonce qu'il est bien Paul Auster. Sa vie bascule. Il se retrouve à suivre un homme soupçonné de vouloir tuer son fils. Cet homme est un illuminé et la vie de Quinn va basculer avec cette enquête, cette mission qu'il se donne.

J'avoue que je ne m'attendais pas à cela. J'avais entendu dire que cette trilogie évoquait la solitude de l'homme dans la ville. C'est vrai. Mais je m'attendais à un roman plus personnel, plus psychologique. J'ai beaucoup aimé ce premier tome. Je ne m'attendais pas à ce que le 2nd ne soit pas la suite du 1er... Déception! C'est ça de lire des romans dont on ne sait rien. Mais j'ai aimé cet art de la narration que tout le monde reconnaît à Auster. J'ai aimé sa façon de suggérer, d'insinuer ce qu'il souhaite dire dans la tête du lecteur tout en racontant une histoire. On peut donc lire ce roman en s'arrêtant aux faits et on se trouve là dans l'absurde... On peut aussi décrypter, y voir autre chose et la solitude des personnages de Paul Auster prend tout son sens... Chaque individu est terriblement seul. C'est assez angoissant au final! Mais j'ai aimé cette découverte d'Auster, au point que j'ai enchaîné sur le 2ème roman de la trilogie. MAis je pense que je ferai une pause pour lire enfin le 3ème, un peu plus tard...

Daisy Miller, Henry James

L'histoire : Le jeune Winterbourne est un Américain qui a grandi en Europe. Il rencontre en Suisse, Daisy Miller, une jeune femme américaine assez libérée. Celle ci se soucie peu du quand dira-t-on et se promène constamment avec des hommes, sans chaperon. Elle n'a pas non plus sa langue dans sa poche et ne semble gênée de rien. Winterbourne va tomber sous le charme de cette jeune femme sans jamais savoir si elle est "innocente" ou juste délurée et donc infréquentable.

J'ai aimé retrouvé dans cette nouvelle le style de Henry James que j'avais vraiment apprécié dans Le tour d'écrou : une écriture claire, raffinée mais sans trop de fioritures. Une écriture vraiment élégante! L'histoire est assez amusante car on se demande effectivement quelles seront les conséquences du comportement de Daisy Miller, qui tend à s'isoler progressivement de ses compatriotes faute d'un comportement décent. On s'interroge également sur l'attirance du jeune Winterbourne. Où cette histoire nous mènera-t-elle? Au final, la fin pour Daisy n'est pas franchement glorieuse mais un peu rapide à mon goût! Une bonne lecture néanmoins...


Une rose pour Emily et autres nouvelles, William Faulkner

Ce recueil comporte 4 nouvelles :
  • "Une rose pour Emily"
  • "Chevelure"
  • "Soleil couchant"
  • "Septembre ardent"
Ces 4 histoires se déroulent aux Etats Unis et dressent des portraits de femme. Dans "Une rose pour Emily", Faulkner évoque Emily, une femme cloîtrée dans sa maison et dont on ne découvre le secret qu'après sa mort. "Chevelure" évoque une jeune fille qui suscitera l'amour chez le coiffeur qu'elle fréquente depuis qu'elle est enfant. Dans "Soleil couchant", Nancy, une employée de maison noire craint le retour de son mari violent qui l'a quittée. Enfin, "Septembre ardent" évoque le comportement de Minnie Cooper, une femme qui ne suscite que de l'indifférence chez les hommes et ira jusqu'à inventer son agression par un homme noir.

J'ai bien aimé ces 4 nouvelles mais surtout "Une rose pour Emily" et "Septembre ardent". La 1ère parce que c'est l'histoire d'un secret, d'une pauvre femme que personne ne connaît vraiment et qui, sous l'apparence d'une indifférence tranquille, a finalement vécu une sorte de passion. La 2nde à cause du contexte. Faulkner dans cette nouvelle semble dénoncer la foi que l'on accorde dans les dires de Minnie Cooper, qui dit s'être faite violée par un Noir, et le sort du pauvre homme qui n'a même pas l'occasion de se défendre. La cruauté et l'assurance des hommes du village qui viendront le trouver est vraiment dérangeante. Il me semble que ces nouvelles dressent le portrait d'une société et d'une période, le Sud des Etats Unis au temps de la ségrégation. J'ai bien aimé le style de Faulkner mais sans plus. Je l'ai trouvé très sobre. Il faudrait sans doute que je lise ses oeuvres principales pour en avoir une meilleure idée.